Le rapport d’activité 2011 du médecin de la prévention du Centre Beaubourg est sans ambigüité : il met en évidence une augmentation très inquiétante sur trois ans des pathologies liées à une situation professionnelle douloureuse.
Il constate en effet que le nombre d’agents orientés vers une prise en charge psychologique ou psychiatrique est passé de 5 à 40 entre 2008 et 2011.
On a pu établir que sur ces 40 agents, 34 souffraient de conditions de travail dégradées. De plus, il est à craindre que le malaise ne s’avère encore plus profond, car nombre d’agents préfèrent consulter en cabinet privé, et leur cas n’est pas pris en compte. Par ailleurs, force est de constater que ces chiffres alarmants sont apparus peu après l’entrée en fonction de la direction actuelle du Centre.
De fait, il n’est pas douteux que les méthodes de management mises en œuvre, souvent violentes, une organisation du travail pathogène, ainsi que les décisions, souvent arbitraires, de l’administration concernant les CAP de mobilité et de promotions, provoquent des sentiments d’injustice et de découragement.
La multiplicité des tâches à accomplir, leur répartition défectueuse, la réduction continuelle des délais d’exécution, le caractère souvent contradictoire des directives reçues – quand il y en a – placent de nombreux agents dans des situations d’autant plus éprouvantes que la hiérarchie reste sourde à leur désarroi, quand elle n’y participe pas elle-même en isolant celui qui en est la victime.
D’un tel processus résulteront chez nombre d’agents des pathologies diverses, des symptômes dépressifs, des dépressions avec arrêts maladie.
Ces problèmes, le médecin de Prévention du Centre les avait déjà signalés dans le rapport médical de 2010 ainsi qu’en CHS. Il avait alors attiré l’attention de la direction sur la nécessité d’organiser des réunions de travail, mais il n’avait pas été donné suite à sa demande.
Un an plus tard, la situation reste inchangée et reste extrêmement préoccupante.
La CGT dénonce cet ensemble de pratiques violentes et déshumanisantes auxquelles il est urgent de mettre un terme.
Il est temps que la direction reconnaisse la réalité et l’intensité de la souffrance au travail au Centre Pompidou, et que Mme Saal, présidente du CHS-CT assume ses responsabilités.