Prestataires de services…ou comment privatiser le service public culturel
Comme la plupart des grands musées parisiens, le musée du Quai Branly (MQB) a confié la gestion de nombre de ses missions à des entreprises privées : des « prestataires de services ». Ces entreprises extérieures sont en charge, le plus souvent, de la maintenance, du nettoyage ou encore de la restauration. Depuis peu, ces musées prestigieux, vitrines culturelles de notre pays ont franchi un palier supplémentaire en privatisant notamment les missions d’accueil et de surveillance, jusqu’ici dévolues à des agents du ministère de la Culture.
Privatisation des missions, atteintes au service public et dumping social
Les dirigeants des musées du Louvre, d’Orsay, de Versailles entre autres et…du Quai Branly affirment qu’ils privatisent pour moderniser. En vérité, la multiplication des entreprises privées au ministère de la Culture tient au désengagement financier et opérationnel de l’Etat. En vérité, il s’agit de faire des économies sur le dos des salariés, au mépris de leurs droits, de leurs conditions de travail et de leur santé. Belle modernité donc, quand partout dans ces grands établissements culturels la régression sociale se propage.
Ça se passe comme ça au MQB :
Discrimination syndicale et pratiques patronales d’un autre âge !
Au musée du Quai Branly, voilà plus de six mois que le Délégué Syndical CGT de la société Phone Régie (sous-traitance en cascade puisque la société Facéo qui détient les marchés du nettoyage, de la sécurité et de l’accueil au MQB a sous-traité les activités d’accueil et de régie à …Phone Régie) est interdit de séjour dans l’établissement. Les patrons de Facéo et de Phone Régie n’ont tout simplement pas accepté l’implantation d’une base CGT sur ce site médiatique et économiquement juteux. A la première tentative d’action revendicative, Facéo et Phone Régie se sont arrangées pour « coller » une faute imaginaire au Délégué Syndical bien trop encombrant et déclaré, illico presto, persona non grata.
MQB et ministère de la Culture : Complices de méthodes de voyous
L’Inspection du travail est intervenue à de multiples reprises pour signaler l’illégalité de la situation et l’entrave caractérisée au mandat de Délégué Syndical. Elle s’apprête à adresser au Procureur de la République un procès-verbal en ce sens. La CGT-Culture (CGT du ministère de la Culture) a saisi le cabinet de Christine Albanel ainsi que Stéphane Martin, le Président du MQB, pour la réintégration de notre camarade. Mais rien n’y fait ! Le ministère et la direction du MQB ferment les yeux et cautionnent donc cette discrimination insupportable.
Pourtant leur responsabilité politique et morale est clairement engagée : Le Président du MQB est le donneur d’ordre direct de ce marché public tandis que le cabinet de C. Albanel prône l’externalisation accrue des missions du ministère de la Culture et de ses établissements publics.
Toute la CGT est derrière son représentant
Alors que nous nous battons depuis des années pour l’instauration d’une charte sociale opposable à toute entreprise concourant à un marché public au ministère de la Culture, nous ne saurions tolérer que discrimination syndicale et pratiques patronales archaïques s’installent au musée du Quai Branly. Nous ne saurions tolérer non plus que nos collègues de la sous-traitance, au MQB comme partout ailleurs, servent de variable d’ajustement et de fusibles, et qu’ils fassent les frais de la cure d’austérité imposée au ministère de la Culture par le gouvernement.
Madame Albanel, Monsieur Martin,
Agissez de suite pour la réintégration de notre camarade
La justice sociale et le respect élémentaire de la loi vous commandent d’intervenir immédiatement pour notre camarade. La CGT ne renoncera pas : le délégué syndical doit recouvrer son emploi au MQB ! Il doit être réintégré ! Paris, le 18 septembre 2008