Le 25 juin dernier s’est tenu la suite du CHS Paris. Il faut dire que dans son immense générosité, le Directeur Général nous avait royalement accordé une demi heure à la fin de la séance précédente (le 10 juin) afin de débattre de sujets aussi futiles que : l’installation des agents du siège dans les nouveaux locaux situé porte des Lilas, les travaux de réaménagement de l’hôtel de Sully et enfin, la souffrance au travail dans les services du siège. Bien évidement, nous avons fait savoir qu’il était hors de question pour nous de traiter de ces sujets par dessus la jambe, nous avons donc exigé et obtenu, qu’un nouveau CHS soit convoqué spécifiquement sur ces questions.
Installation des agents à portes des Lilas
Immeuble HQE (haute qualité environnementale…), des conditions de travail de rêve, (11 m² par agent, restauration collective…) voilà comment la direction s’est efforcée de vendre le projet aux agents mais le réveil fût rude et brutale… le contraire eut été étonnant. Bien que le Directeur Général affirme qu’il n’y aura pas de « densification » des espaces de travail, on peut déjà constater une tendance à faire que certains bureaux prévus pour quatre accueillent en fait cinq agents ! Autrement dit pour l’administration, deux et deux font cinq ! Nous avons donc demandé que les ratios de surface soit recalculés; l’administration n’a pas daigné nous répondre. D’après la DRH, l’effectif cible est presque atteint, 192 agents sur 200 auraient déjà rejoint porte des Lilas, sachant que l’équipe de la DMO n’est toujours pas au complet. On peut donc craindre dans un avenir très proche une réduction des espaces et une nouvelle dégradation des conditions de travail des agents. Par ailleurs, il subsiste encore de nombreux problèmes d’implantation sur lesquels la direction refuse toujours de se pencher.
Les conditions de travail, justement parlons-en ! Car l’immeuble a beau être flambant neuf et ultra-moderne, il n’en subsiste pas moins les éternels problèmes et soucis que l’on rencontre au quotidien dans tous les sites. La climatisation ne fonctionne pas bien, les stores des fenêtres sont défectueux et l’entreprise qui en assurait la maintenance a fait faillite… Les salles de réunions sont mal ventilées et mal éclairées. Les lampes d’appoint dans les bureaux sont inadaptées (phénomène d’éblouissement). L’isolation phonique est mal conçue, on entend même l’ascenseur dans certains bureaux ! Discrétion assurée ! Les extincteurs ont été livrés 15 jours après l’installation des agents, heureusement qu’il n’y a pas eu de départ de feu dans l’intervalle ! D’ailleurs, ils ne sont toujours pas fixés et certains ne sont pas signalés. Dans les sanitaires, les miroirs tombent tout seul (il faut dire qu’ils étaient accrochés avec du double face !) mais l’administration nous assure avoir réglé le problème en renforçant les fixations espérons le…
Concernant le mobilier, une commande supplémentaire a été effectuée, car il faut dire que mis à part un bureau, un siège et une armoire, les personnels n’ont pas vraiment été gâtés ! Il manquait notamment des caissons de rangement, des éléments bas (pour éviter que le courrier ne traine par terre…), et des casiers supplémentaires (pour éviter que les bannettes ne soient installées dans le couloir en équilibre sur des ramettes de papiers !). Les tables sont trop petites, si bien que les agents préfèrent aller travailler dans les salles de réunions Et pas question d’acheter des retours de bureaux comme le demandent les agents.
L’espace entre les armoires de stockage est trop étroit (70 centimètres) et dès qu’un battant est ouvert, le passage devient impossible (à moins d’être très TRES maigre). Par ailleurs, certains services ont des besoins spécifiques comme des armoires sécurisés pour y stocker des documents confidentiels par exemple.
Comme on l’a déjà dit plusieurs fois, la cantine n’est vraiment pas terrible (c’est le moins qu’on puisse dire !) cependant, il semble qu’il y ait eu une légère amélioration (?) depuis que le chef cuistot a été remplacé. Notre proposition de mettre en place un comité d’usagers n’a malheureusement pas été retenue, car la direction nous assure faire le point mensuellement avec le prestataire. Dommage cela aurait été une bonne occasion pour les agents de s’emparer d’un sujet qui les concerne directement.
Les machines à café et distributeurs de friandise ont été installés, ainsi que des fontaines à eau (fraîche ET chaude), il aurait cependant été préférable que soit aménagé un véritable lieu de convivialité de type local de jour plutôt que ces soit disant « espaces détente » au milieu des couloirs !
Enfin, le registre hygiène et sécurité est désormais disponible après des services généraux. Nous invitons bien évidemment tous les agents à se saisir de cet outils et ne pas hésiter à le renseigner afin de faire remonter en CHS tous les problèmes qu’il rencontrent en matière de condition de travail.
Travaux de réaménagement de l’hôtel de Sully
Au CHS central du 1er juin dernier, la Présidente avait refusé de répondre à nombre de nos questions concernant l’hôtel de Sully, nous renvoyant systématiquement au CHS compétent nous avons donc remis le couvert au CHS Paris. L’administration, a cette fois, daigné nous fournir quelques éléments de réponse, sans toutefois nous donner toutes les informations espérées. Alors que les agents des services ayant vocation à rester à Sully ont été provisoirement « déménagés » courant mai dans la précipitation et l’inorganisation la plus totale (aucune information, pas de concertation, pas de consultation du CHS…) on nous apprend au cours de cette séance, que les travaux prévu en juillet sont repoussés, au mieux, au mois d’août. En effet, le CMN est toujours en attente des autorisations de travaux délivrées par le Ministère, qui ne semble pas vraiment pressé ni tout à fait d’accord avec les projets de la Présidente, notamment concernant le cloisonnement de la grande salle Deuzeuse et le nouvel accès pour personnes à mobilité réduite.
La première étape de ces travaux concerne la démolition des mezzanines afin, nous dit-on, de rendre aux pièces leur volume initial, mettre en valeur certains décors et aussi améliorer les conditions de travail des agents. Dans un deuxième temps, les réseaux électriques et informatiques (câblage) doivent être entièrement revus et réhabilités. Enfin, le rafraîchissement des peintures et des sols est également prévu.
Les travaux devraient se dérouler en trois phases d’environ trois mois, correspondant à différentes zones d’intervention. Compte tenu des retards et des délais, on peut donc aisément parier sur une période de plus d’un an de travaux ! La zone 1 concerne l’aile est ainsi que les sous-sols et le rez-de-chaussé de l’aile ouest. La zone 2, les niveaux 1 et 2 de l’aile ouest. Enfin la zone 3 les locaux situés rue de Turenne. Pendant la durée des travaux, les différentes directions vont donc être amenées à déménager provisoirement. La direction scientifique s’est déjà installée dans l’Orangerie, la DREC (direction des relations extérieures et communication) a été relogée au premier niveau de l’aile ouest. Le centre de documentation devrait partir à Sully Morland et la DDCP (développement culturel) à Saint-Germain l’Auxerrois. Quant à la DRH, elle devrait faire l’aller-retour entre l’aile est et l’aile ouest. La cour sera divisée en deux partie et accueillera la zone de chantier (algecos, matériel…) pendant toute la durée des travaux.
L’effectif total de l’hôtel de Sully après travaux sera de 120 agents d’après le DMO et de… 140 agents d’après la DRH ! Espérons que leurs violons soient accordés d’ici là au risque de se retrouver dans une situation quelque peu problématique ! Si on sait d’ores et déjà que l’administration des monuments parisiens (anciennement située avenue Victoria et rue Vernet) rejoindra les locaux rue de Turenne, on ignore encore dans quelle configuration. La direction nous affirme que tous les autres services retrouveront leur emplacement d’origine. Nous avons tout de même demandé d’une part qu’un projet précis et complet nous soit présenté en CHS et d’autre part, qu’au moins une réunion de travail soit organisée en amont, afin de définir précisément les besoins des agents en terme d’espaces de travail et d’implantation de bureau. Pour l’instant, aucune réponse de l’administration.
Souffrance au travail
Là encore, la Présidente a très habilement escamoté la question lors du CHS central du 1er juin. En lieu et place des réponses concrètes que nous étions en droit d’exiger, elle nous a servi un discours lénifiant sur elle même, « seul chef d’établissement à avoir reconnu la souffrance au travail » ce qui d’ailleurs est faux, et sur « la défense du CMN » qu’elle s’évertue à mener dans un contexte on ne peu plus difficile. Car tout n’est pas rose dans notre monde, d’ailleurs, comme elle le dit si bien, « la souffrance fait partie de la vie ». Ce genre de propos est bien évidemment inacceptable et scandaleux, car ils sous entendent que désormais la souffrance est érigée en mode de fonctionnement. La présidente devra donc en répondre, car la CGT a bien l’intention d’alerter la tutelle en portant cette question au prochain CHS ministériel.
Ce qui ne nous a pas dispensé par ailleurs de revenir à la charge lors de ce CHS Paris, en insistant une fois de plus sur la rapport accablant de la médecine de prévention qui pointe clairement les trois facteurs de cette souffrance à savoir : les méthodes de travail découlant de la réorganisation des services du siège, le mode de management et le déménagement à porte des Lilas. Au delà de ce constat, la direction refuse toujours de pousser plus loin le diagnostic et l’analyse, il n’est pas question de remettre en cause les méthodes de la Présidente que le Directeur Général a défendu corps et âme.
Seule réponse de l’administration « il faut libérer la parole des agents » répété en boucle tel un leitmotiv qui tient plus de la méthode coué que d’une réelle volonté d’en sortir. Parmi les trois intervenants extérieurs qui nous avait été présenté lors du CHS spécial souffrance du 17 décembre 2009 pour le moment un seul (l’entreprise Théâtre à la carte) à commencer à opérer. Le comité de direction élargi a ainsi été « invité » à venir participer à un séminaire de deux jours, avant que le reste des agents y passe (courant septembre ?).
A ce stade, face à la surdité, pour ne pas dire la mauvaise fois caractérisée de la direction, nous avons préféré interrompre la séance. Nous avons donc quitter la réunion prématurément afin d’exprimer notre profond désaccord quant à la méthode voir à la récupération partisane que la direction fait de cette grave question de souffrance au travail.