Inspection de l’IGAC : la souffrance au travail enfin reconnue
Le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Culturelle (IGAC) sur la souffrance au travail au CMN nous a été remis le 5 mars dernier. Comme nous nous y attendions, il est accablant pour la présidence de l’établissement et les conclusions des inspecteurs, bien que partielles sont sans appel : « La mission estime qu’un changement complet et immédiat de management est indispensable pour stopper la détérioration des conditions de travail de l’établissement qui doit impérativement éviter de se voir confronté à des situations individuelles aggravées. Ce nouveau management doit restaurer un mode de gouvernance, cohérent, respectueux des usages et des personnes […] ». L’obtention du rapport de l’IGAC n’est cependant pas une fin en soit. Nous devons maintenant nous en emparer et nous en servir pour reconstruire le CMN de demain. Et si cette reconstruction doit passer par un changement radical à la tête de l’établissement, que le Ministère prenne ses responsabilités !
Non au transfert de gestion des agents titulaires !
Annoncée comme une réponse aux conclusions du rapport, la lettre de mission adressée par le Ministre à Isabelle Lemesle, prévoit le transfert de gestion des agents titulaires. Comment imaginer confier à l’établissement près de 500 agents supplémentaires alors que l’IGAC met justement en cause la gestion du personnel ? D’autant que ce transfert sera à coup sûr synonyme d’un dévoiement des missions statutaires de Service Public des agents d’État. Sans parler des remises en cause en terme de droits et d’acquis qui fondent le statut même des titulaires. Cependant, il ne s’agit pas uniquement de s’y opposer. A contre courant de la politique actuelle de l’établissement, il faut demander la révision de la dérogation qui permet au CMN d’employer – de manière abusive – des contractuels sur des missions normalement dévolues aux agents d’État. Si cette dérogation était revue, nous pourrions alors revendiquer le titularisation de tous les agents du CMN, comme le permet désormais la loi ! En effet, vient d’être votée au Parlement, une loi de titularisation des contractuels de la Fonction Publique qui prévoit de réexaminer la dérogation des établissements. Mais dans l’attente, rien n’empêche de donner aux contractuels du CMN un statut digne de ce nom, leur garantissant des droits et de meilleurs conditions d’emploi.
Pour la réouverture des négociations sur le statut des contractuels
Le statut des contractuels du CMN qui a été adopté – sans nous – en novembre représente un véritable recul pour les agents, en terme de reclassement, de non reprise d’ancienneté, de déroulement de carrière… et avec une nouvelle grille des salaires qui est insuffisante et déjà obsolète pour le groupe 1. Par ailleurs, les conditions dans lesquels se sont déroulées les négociations ont été maintes fois dénoncées et sont significatives du climat et des dysfonctionnements de l’établissement. N’oublions pas que ce statut n’est pas un texte réglementaire mais une simple décision administrative qui peut donc être modifiée à tout moment. Il faut donc contraindre l’administration à rouvrir les négociations sur le statut dans des conditions dignes et à la hauteur des enjeux.
Sous-effectif et précarité : il faut des moyens pour le Service Public !
La diminution drastique des moyens humains entraîne chaque jour de graves difficultés, voire des dysfonctionnements qui remettent directement en cause le Service Public. Corollaire du sous-effectif, la précarité de l’emploi a explosé. De nombreux collègues vacataires sont aujourd’hui dans une situation dramatique. A l’insécurité sociale et professionnelle s’ajoute une baisse des salaires à cause de la diminution des quotités horaires conséquente de l’insuffisance des crédits de vacation. Pourtant les besoins n’ont pas diminués, bien au contraire ! Non seulement la fréquentation a fortement augmenté ces dernières années mais l’offre de visite ne cesse de s’étoffer et les moyens ne suivent pas. Par ailleurs, les emplois occupés par les vacataires correspondent le plus souvent à d’authentiques besoins permanents à temps complet mais fragmentés artificiellement pour contourner la loi. L’établissement a l’obligation de fournir aux monuments et services du siège les moyens humains pour fonctionner. Le résorption de la précarité passe par la stabilisation des vacataires sur des contrats pérennes dans l’attente de leur titularisation.
Nos dirigeants, au CMN comme au Ministère, ont un peu trop tendance à l’oublier. Le Centre des Monuments Nationaux est un établissement public au service de l’intérêt général et non une entreprise qui doit faire des bénéfices. La lutte que nous menons n’est donc pas seulement celle des personnels pour l’amélioration de leurs conditions de travail, de leur statut, de leur carrière ou de leur salaire, c’est aussi une lutte pour la défense de notre établissement et la défense du Service Public culturel.
Alors tous ensemble, titulaires et contractuels, siège et monuments, mobilisons nous le 22 mars
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