Le budget présenté ce matin aux organisations syndicales s’inscrit dans la continuité de la RGPP quand il ne va pas au-delà. Il est en effet question de réduire encore les dépenses de fonctionnement des services par : « des mesures d’organisations » ; « la recherche de mutualisation de fonctions et de moyens » ; « une politique de rationalisation » etc.
Le logiciel de la RGPP a donc été précieusement conservé.
Rien dans les arbitrages budgétaires présentés par la ministre ne permet d’envisager la refondation d’un ministère de la culture « saigné à blanc », comme elle le reconnaît elle-même.
Après avoir révélé le coût exorbitant de la RGPP – 1707 emplois détruits ces 5 dernières années (soit 7 % des effectifs globaux) – Aurélie Filippetti a annoncé une nouvelle hémorragie : le ministère et ses établissements devraient perdre encore 100 emplois en 2013. A cela s’ajoutent des redéploiements à hauteur de 60 postes pour ouvrir ou rouvrir, dans un contexte de pénurie inédit, plusieurs entités : le MUCEM, le musée Picasso…
Jamais dans son histoire le ministère de la culture et de la communication n’avait connu une baisse aussi sévère de son budget que pour l’exercice 2013.
Ainsi, il aura fallu attendre « le changement » pour que la mission Culture – qui nous concerne plus directement – se voit amputée de 4 %. Manifestement, l’abandon de grands projets, sacrifiés sur l’autel de l’orthodoxie budgétaire, ne permet pas de garantir les moyens et de redonner du sens aux missions fondamentales du ministère.
Dans ce paysage budgétaire sinistré, les crédits du patrimoine reculent de 9,8 % ; ceux de la recherche culturelle et de la culture scientifique de 4,22 % ; ceux de la création de 1,57 %. Quant aux opérateurs, ils devraient être mis largement à contribution tant en ce qui concerne leur subvention que leur fond de roulement. À court terme, ces restrictions drastiques menacent directement de très nombreux emplois dans les établissements publics et plus largement dans le secteur de la culture.
Candidat à la présidence de la République, François Hollande, dans son discours de Nantes le 19 janvier dernier, avait pris un engagement fort : «Il faut que le budget de la Culture soit entièrement sanctuarisé ». La rigueur la plus dure aura donc succédé aux promesses de campagne.
Nous attendons de pied ferme le détail de toutes ces mesures. La ministre et son cabinet nous doivent ces informations rapidement.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas en amputant que l’on remet en marche un ministère.
Sans changement, pour la Culture, le combat continue !
Paris, le 1er octobre 2012