Aujourd’hui 28 mars, les organisations syndicales du ministère de la culture étaient convoquées pour un comité technique ministériel dont les points principaux devaient porter sur le bilan social du ministère et sur l’exercice de la tutelle sur les établissements publics.
Considérant qu’il était vain d’aborder des points aussi importants avec une équipe sur le départ, les organisations syndicales ont décidé de ne pas siéger.
Après l’annonce présidentielle de la formation prochaine d’un gouvernement resserré, l’ensemble de nos organisations a affirmé l’exigence, portée comme un mandat intersyndical, de maintenir le ministère de la culture comme ministère de plein exercice. Cela signifie que, face aux rumeurs insistantes qui apparaissent ici ou là depuis plusieurs jours, nous nous élevons radicalement, au nom de l’ensemble des personnels du ministère de la culture, contre l’erreur historique qui consisterait à le dissoudre dans le ministère de l’éducation nationale en compagnie d’autres ministères aussi mal considérés (jeunesse et sport, enseignement supérieur et recherche …), le reléguant ainsi au rang d’un secrétariat d’Etat.
Nous avons demandé au secrétaire général du ministère de porter auprès du Président de la République le message que, si une telle solution devait être adoptée, elle marquerait la démission de l’Etat en matière de politique culturelle et serait exemplaire du renoncement politique du parti socialiste.
Nous avons rappelé que, il y a deux ans, nos organisations syndicales se sont félicité d’une alternance qui promettait de mettre un terme à la mise en pièces du ministère.
Dès l’arrivée d’Aurélie Filippetti, l’intersyndicale a ouvert en grand la porte d’une concertation sur la refondation des politiques culturelles. Deux ans après : rien, sauf un discours creux diffusé en boucle sur l’éducation artistique et culturelle, grand projet stérile sans moyens ni ambitions.
Ne parlons pas des autres politiques qui sont portées disparues, à l’abandon, voire tout simplement carbonisées.
En cette période d’élections locales (dixit le secrétaire général du MCC), l’annulation du conseil national de la recherche archéologique pour cause de pêche aux voix en Moselle (annoncé et attendu depuis deux mois et demi) est symptomatique du lien entre la ministre-candidate et son ministère.
Cette manifestation d’absence d’intérêt pour la culture fait écho à l’indifférence affichée par le président de la République pour les affaires culturelles et s’inscrit donc dans la logique des premiers arbitrages budgétaires de ce gouvernement, très défavorables au MCC.
Nos organisations ont rappelé que la culture, telle qu’elle a vocation à être portée par notre ministère, est un facteur de lien social et un rempart contre les fractures et les divisions qui menacent notre société. La démocratie culturelle doit bénéficier de moyens à la mesure de ses missions.
Nous avons également souligné l’aggravation des conditions de travail de la plupart des agents du ministère, à l’inverse des déclarations d’intention affichées par Aurélie Filippetti à son arrivée. L’inquiétude est à son comble dans les DRAC, face à l’attitude irresponsable d’un cabinet qui, se refusant à anticiper les applications les plus probables de la loi MAPTAM, se mure dans une posture où l’angélisme le dispute à l’improvisation, posture qui se traduit en tout et pour tout par des discours lénifiants et condescendants à l’égard des personnels.
Enfin, nous avons rappelé que le Président de la République n’a pas jugé bon de répondre à la lettre rédigée par Jack Ralite et signée par de nombreuses personnalités du monde de la culture ainsi que par les secrétaires généraux de l’ensemble de nos organisations syndicales, ce qui en dit long sur son mépris et l’absence totale d’ambition en matière de culture.