400 personnes détruites ou abîmées. Des proches, des lointains, comme en Orient, au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, en Amériques : nous sommes tous bientôt victimes de guerres et d’attentats.

La population française, comme celles de Mauritanie, du Mali, du Niger, du Cameroun, du Nigéria, de République centrafricaine, du Soudan, de Somalie, de l’Érythrée, d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh, de l’Azerbaïdjan, du Mexique, de la Colombie, du Pérou, du Sahara occidental, d’Algérie, de la Libye, d’Égypte, du Liban, de Syrie, d’Irak, de Palestine, d’Israël, du Yémen, de Turquie, de Géorgie, d’Arménie, d’Ukraine, de Russie, d’Australie, …
La litanie des pays victimes des cultures assassines est longue.

Les tueurs sont plus près de nous : alors, nous avons peur. On pleure des proches, l’odieuse douleur des proches.

On nous prend pour des gens civilisés, et on nous vend comme emblème international de la culture marchande : et si c’était pour cela que le monde s’inquiète sincèrement. Mais c’est à chaque seconde
que, n’importe où, c’est la mort qu’on distribue pour des mêmes fanatismes.

On vous tue sur le trottoir, une salle de spectacle, un café ;
On vous a déjà tué, dans le métro, dans une synagogue, dans une épicerie, un drugstore et un grand magasin, on a profané nos cimetières et nos devenirs.
Dans la rue, les assassins d’aujourd’hui justifient et redistribuent la mort sur nos passés de violences, d’incompétences et d’intolérances.

4 000 ans, 5 000 ans de cultures s’écrasent devant nous, devant la perte de la justice et du droit de vivre.

Où sont les œuvres protectrices ? Où sont ces créations, monuments, musiques et peintures, installations, danses et images, réseaux et langues de points virtuels pour nous protéger de l’obscurantisme ?
Tous des assassins, les hommes, avec leurs créations et leurs aberrations de divins et de païens ?
Des plaies vont courant sur ce monde, où certains veulent croire encore que la culture peut nous être fatale.
Mais les dieux sont plus vains que les hommes.

On vient de tuer la proximité culturelle : on n’en tuera pas la solidarité et ses incarnations.
Maintenant, abusons de la Culture. Saisissons-la, brandissons-la comme un rempart de paix et de fraternité.
Voyez et trouvez dans vos travaux, vos missions, les moyens de faire de la culture une force incroyable. Convainquons enfin nos politiques que la Culture est un outil de vie, une force d’expression qu’on doit donner à tous pour libérer les paroles, construire et protéger le présent
partagé.
Que ceux qui nous dirigent trouvent enfin les stratégies et les moyens de traduire en politique
l’intelligence des hommes et le pouvoir de ses créations.

Dans son final du Dictateur de 1941, Charles Chaplin nous le dit très bien :

Vous n’êtes pas des machines.

Vous n’êtes pas des esclaves.

Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.

Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.

Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.

Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les
hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie,

unissons-nous tous !

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