– SOLIDARITÉ INTERNATIONALE –
La Commission Exécutive de l’Union des Syndicats des Personnels des Affaires Culturelles CGT (CGT-Culture) exprime sa totale solidarité aux travailleuses, travailleurs et étudiant.e.s bélarusses qui, depuis 4 semaines, par la grève générale et des manifestations historiques, refusent la mascarade électorale qui a abouti le 9 août dernier à la réélection de l’autocrate Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans.
La réponse du gouvernement aux manifestations pacifiques, au premier rang desquelles se trouvent les femmes travailleuses et les jeunes, est la répression brutale, féroce, causant la mort de deux manifestants et faisant des milliers de blessé.e.s. Tous les moyens répressifs de l’État sont mis en œuvre contre les grévistes et manifestant.e.s : violences policières, kidnappings, arrestations et détentions administratives massives, actes de torture, menaces et intimidations, chantages au licenciement. La politique de terreur est un échec. Rien n’entame la pugnacité et la détermination de la population qui, derrière ses syndicats, ses comités de grève, ses dirigeant.e.s, se dresse pour dire : A bas la corruption ! Alexander Loukachenko doit partir !
C’est sans réserve que la CGT-Culture condamne la répression en cours et exige l’arrêt immédiat des violences qui se déchaînent contre les salarié.e.s, étudiant.e.s, anonymes, syndicalistes, opposants politiques.
La CGT-Culture exige la libération de toutes les personnes incarcérées pour leur participation au mouvement ; l’amnistie et l’indemnisation de toutes celles qui ont été condamnées pour leur participation au mouvement ; la condamnation de tous les responsables et coupables des exactions et violences physiques commises contre les manifestant.e.s.
Avec les grévistes et les manifestant.e.s, la CGT-Culture exige la liberté et l’indépendance syndicale ; la simplification de la procédure de création de syndicats ; la liberté d’expression ; la liberté de la presse ; le droit d’association, de réunion et de manifestation ; l’augmentation des salaires ; l’abandon du contrat de travail à durée déterminée (CDD) comme norme ; l’interdiction des amendes et retenues sur les primes ; l’interdiction de la privatisation des entreprises ; l’annulation de la réforme des retraites ; le développement de l’assurance sociale ; le développement de la médecine et de l’éducation gratuites.
Nos fraternelles pensées vont enfin à toutes et tous les salariés et personnalités de la culture, du patrimoine, du spectacle vivant, de la communication, dont nous saluons l’exemplaire mobilisation. Que ce soit la démission collective de l’ensemble des personnels (artistiques, techniques, administratifs) du Théâtre national Yanka Kupala de Minsk, que ce soit la grève des techniciens et journalistes des radios et télévisions d’État, ou bien encore l’engagement aux côtés des manifestant.e.s de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature, dernière membre en liberté sur le sol Bélarus du Conseil de coordination, la présence militante des secteurs de la culture est toujours un facteur, un marqueur, qui caractérise et renforce les processus et aspirations à la liberté et à la démocratie. Il en est ainsi en Bélarus.
Vive la grève générale des travailleuses, travailleurs et étudiant.e.s bélarusses !
Paris, le 11 septembre 2020