La Cgt-Culture a joué son rôle de première organisation syndicale du ministère en rassemblant le plus large possible. La période 2019-2023 s’est caractérisée par deux projets de réforme des retraites particulièrement régressifs pour les droits des travailleur et travailleuses et des intersyndicales interprofessionnelles aux périmètres différents (CGT, FO, Solidaires et FSU en 2019 et CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA en 2023).
Dès le 5 décembre 2019 et jusqu’au confinement de mars 2020, la mobilisation des personnels au ministère de la Culture a contribué au retrait, en avril 2020, du projet de réforme de retraite à points.
Le nouveau projet de réforme de retraite en 2023 a connu une immense opposition. Une intersyndicale interprofessionnelle nationale s’est constituée autour des organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU ainsi que des organisations de jeunesse dès l’été 2022 pour construire une opposition solide au projet gouvernemental en constituant un socle de revendications assez simple : non au report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.
Au ministère de la Culture, l’intersyndicale Culture CFDT CGT FSU SUD UNSA-CFTC s’est réunie pour construire une mobilisation unitaire en favorisant la forte participation des personnels. L’unité limitée à la mesure d’âge n’a pas permis d’aller au-delà et de gagner la retraite à 60 ans.
Spécifiquement au ministère de la Culture, à l’initiative de la CGT-Culture, la dynamique unitaire a été développée sur des thématiques plus larges dès janvier 2023 comme la négociation sur la protection sociale complémentaire, l’emploi et les concours, les écoles d’architecture, les écoles d’art, la filière recherche, la discrimination syndicale, l’affaire Nègre, le droit de grève, l’étalement des prélèvements des jours de grève, le règlement intérieur des instances et la déclaration unitaire au CSA Ministériel.
LES DIFFÉRENTES FORMES DE MOBILISATION
Heures mensuelles d’information (HMI), assemblées générales (AG) et rassemblements unitaires
Les sections et syndicats de la CGT-Culture se sont attelés dès janvier à multiplier les heures mensuelles d’information (HMI) et assemblées générales (AG) sur de nombreux sites du ministère, afin de mobiliser au maximum les personnels dans la lutte. La grande partie de ces HMI et AG étaient en intersyndicale, comme le tractage en amont.
Des rassemblements unitaires ont été initiés par la CGT-Culture devant des sites du ministère, en extérieur, afin de rendre visible l’intersyndicale et de donner la parole. A Paris des « manifettes » intersyndicales Culture ont été organisées entre des sites du ministère et le lieu de départ de la manifestation interprofessionnelle du jour.
Grèves et manifestations
Dans certains secteurs, les personnels ont voté des grèves reconductibles comme au Mobilier national, à la BnF et aux Archives nationales, ou ont fait grève lors de chaque journée de mobilisation, comme à l’Arc de Triomphe, entraînant la fermeture systématique du lieu. D’autres sites patrimoniaux comme le Panthéon, le château de Pau, le château de Versailles, le centre Pompidou et le musée Picasso ont fermé lors de certaines journées, de manière totale ou partielle, ainsi que les manufactures, des écoles nationales d’art ou d’architecture, où des blocages fréquents étaient initiés par les étudiant.e.s pour obtenir plus de moyens dans les écoles, illustrant une convergence des luttes. En effet, la CGT-Culture et ses syndicats ont apporté leur soutien aux étudiant.e.s en lutte pour organiser deux rassemblements nationaux place du Palais Royal en mars à Paris.
Les actions
À partir de début mars, des actions ont été multipliées en intersyndicale locale, nationale et en interprofessionel dans de nombreux sites emblématiques du ministère de la Culture afin de médiatiser la lutte. Près d’une trentaine d’actions ont été organisées entre mars et juin, dont certaines ont eu un retentissement national et international particulièrement fort : le blocage du Louvre le 27 mars, l’occupation de l’Arc de Triomphe avec le déploiement d’une banderole de 30m de long le 5 avril, ou encore l’occupation du musée d’Orsay le 21 avril. La première action du 8 mars qui avait consisté à occuper la salle de la Joconde au Louvre afin de mettre en lumière l’impact de la réforme des retraites sur les femmes, a empêché le musée d’ouvrir pendant plusieurs heures, action très vite relayée par les médias et qui a été le déclencheur de la dynamique qui a suivi. Les personnels ont beaucoup apprécié ces actions, tout comme bon nombre d’usager·e·s et visiteur·euse·s qui ont exprimé leur soutien.
Soutien des camarades étranger.e.s
Des syndicats étrangers, avec qui nous travaillons sur les questions de politiques publiques culturelles comme la FPCGIL italienne et le PCS Culture group britannique, ainsi que la FSESP (Fédération syndicale européenne des services publics) et d’autres syndicats européens (Belge, Allemand, Grec) nous ont apporté à plusieurs reprises leur soutien par communiqué, tout comme nous l’avons fait quand les personnels publics britanniques étaient également en grève et mobilisé·e·s à la même période pour des augmentations de salaires.