Rentrée politique et sociale inédite : la culture au rendez-vous !

6 octobre 2025 - par CGT-Culture

La nomination d’un gouvernement démissionné moins d’un jour après sa nomination – fait inédit – illustre bien le chaos politique que nous traversons depuis les élections législatives, et le refus de nommer un.e Premier.e ministre issu.e du Nouveau Front Populaire.

Depuis lors, nous assistons à un jusque boutisme macroniste voué à l’échec :

  • Michel Barnier nommé en septembre 2024 dont le gouvernement minoritaire est renversé 3 mois après via une motion de censure
  • François Bayrou nommé en décembre 2024 contraint de démissionner au bout de 9 mois, après l’échec du vote de confiance sur son projet de budget d’austérité le 8 septembre 2025
  • Sébastien Lecornu nommé le 9 septembre 2025, dont le gouvernement est annoncé le 5 octobre avec la reconduction de 12 ministres sur 18, qui démissionne dès le 6 octobre matin… 

Cette crise politique inédite sous la Ve République repose sur la crise sociale accentuée depuis l’arrivée de Macron au pouvoir et de sa politique ultralibérale. Cette crise sociale a provoqué plusieurs mouvements sociaux d’ampleur, celui des gilets jaunes en 2018-2019, contre la réforme des retraites en 2019 et 2023 et, enfin, le mouvement Bloquons tout couplé aux appels intersyndicaux à la grève contre le projet de budget d’austérité depuis le 10 septembre 2025.

Le secteur culturel est fortement impacté avec une situation sociale catastrophique pour certaines professions. La mobilisation contre l’austérité en œuvre depuis de nombreuses années s’est accrue depuis 2024, en intersyndicale et interprofessionnelle, afin de peser davantage. En cette rentrée 2025, la culture est au rendez-vous de toutes les mobilisations !

Depuis le 10 septembre 2025, plus de 2 millions de personnes se sont rassemblées lors des trois journées de mobilisations contre le budget d’austérité, pour une fiscalité juste et efficace, la défense de nos services publics et des hausses de salaires.

10 SEPTEMBRE

Le secteur de la culture s’est particulièrement mobilisé avec plus d’une trentaine de sites fermés au ministère de la Culture ainsi que de nombreuses bibliothèques, librairies et lieux de spectacle. Deux occupations massives ont eu lieu : le site Richelieu de la BnF le matin par une centaine de collègues et précaires puis le Pavillon Villette par plus de 300 travailleuses et travailleurs des arts et de la culture, avant d’être évacué.e.s de force par la police sur ordre de la ministre.

Après 3 jours de grève, les collègues du Domaine National de Saint-Cloud ont obtenu gain de cause sur leurs revendications en termes indemnitaire, d’emploi et d’organisation du travail (voir le communiqué du SNMH-CGT).

18 SEPTEMBRE

Ce sont encore près d’une trentaine de sites qui ont fermé, sans compter les scènes nationales, centres dramatiques nationaux, etc.

Le matin, une centaine de travailleurs et travailleuses précaires se sont rendu.e.s devant le ministère pour faire entendre leurs revendications, avant de rejoindre le cortège parisien.

À l’Arc de Triomphe, les collègues ont obtenu, après 9 jours de grève, satisfaction de leurs revendications en termes de conditions de travail, de déprécarisation et de reconnaissance des missions (voir le communiqué du SNMH-CGT).

2 OCTOBRE

Près d’une dizaine de lieux ont fermé totalement, partiellement ou de manière anticipée (principalement parmi les monuments nationaux – voir le communiqué du SNMH-CGT et la bibliothèque de l’ENSBA).

Au même moment, la CGT-Culture, la CGT-Spectacle et des collectifs de travailleuses et travailleurs des arts et de la culture déployaient la banderole Cultures en lutte à l’Hôtel de la Marine face à l’Assemblée nationale et près de 200 précaires des arts et de la culture occupaient le Palais de Tokyo avant d’être évacué.e.s par la police et les CRS, toujours sur ordre de la ministre…

Dans ce contexte historique, il est impératif de continuer de se mobiliser massivement afin d’obtenir un budget au service de l’ensemble de la population basé sur la justice sociale et fiscale et une véritable ambition en termes de politiques publiques culturelles.

C’est par la grève que nous faisons collectivement reculer les mesures anti-sociales et que nous obtenons des conquis sociaux, comme l’illustrent les victoires des collègues à Saint-Cloud et à l’Arc de Triomphe !

Les victoires et les avancées obtenues localement apportent la preuve à tous les personnels que l’action collective et la grève sont les moyens les plus efficaces pour satisfaire leurs revendications !

C’est par la convergence des luttes sectorielles qu’à un moment donné nous parviendrons à amplifier le mouvement au niveau national.